Chute de la personne âgée

Publié le 01 juillet 2023
Chute de la personne âgée

Les chiffres

Si une personne âgée à domicile est exposée à un risque, c’est la chute. Ce grand syndrome de la gériatrie a des répercussions majeures sur la qualité de vie des séniors. Très fréquente et lourde de conséquences, les chiffres sont éloquents : chaque année 2 millions de personnes âgées de plus de 65 ans entrainant 100 000 hospitalisations et 10 000 décès. Les chutes constituent la première cause de mortalité accidentelle. 50% des personnes âgées de plus de 80 ans vont chuter au moins une fois par an.

Selon le plan national antichute « au-delà de ces conséquences humaines, les chutes ont un coût pour la collectivité : 2 milliards d’euros dont 1,5 milliard pour la seule Assurance maladie ». Tout l’enjeu est donc d’en connaitre les mécanismes, les causes, les conséquences et les actions de préventions à mettre en place.

Définitions 

De part sa complexité il convient de donner une définition formelle et faisant consens de la chute qui a été proposé en 2006 par Hauer et coll. : « une perte brutale et totalement accidentelle de l’équilibre postural lors de la marche ou de la réalisation de toute autre activité et faisant tomber la personne sur le sol ou toute autre surface plus basse que celle où elle se trouvait ».

La Société Française de Gériatrie et de Gérontologie la Haute autorité de santé (HAS) définissent les chutes à répétitions comme la survenue d’au moins deux chutes dans un intervalle entre 6 et 12 mois.

Les mécanismes

Les causes de la chute sont multiples et intriquées. Certaines sont intrinsèques et d’autres extrinsèques à la personne et donc modifiables. Ces causes modifiables se doivent d’être bien repérées par les professionnels et les familles pour être mieux prévenues.

* Elles sont le résultat :

- De l’état de santé : des troubles sensoriels comme les déficits visuels ou auditifs, la prise de certains médicaments, une difficulté à se déplacer, un problème cardiaque comme l’hypotension orthostatique, la dépression, l’incontinence urinaire, les troubles de la mémoire…

- Des habitudes et de l’hygiène de vie : l’inactivité physique, la consommation d’alcool, la dénutrition, l’obésité…

- D’un environnement ou des équipements inadaptés : l’isolement, un domicile non aménagé ou dangereux (escaliers, sol glissant, manque d’éclairage), l’utilisation d’une aide technique à la marche comme une canne ou un déambulateur sans apprentissage, un réseau social pauvre ou un faible accès aux services sociaux…

Les conséquences

Elles sont dans un premier temps mécanique et physique et peuvent être bégnines comme les ecchymoses, les dermabrasions ou les plaies. Elles sont parfois beaucoup plus graves. On peut citer le traumatiques crâniens, en cas de station au sol prolongée la rhabdomyolyse (résultant d’une dégradation du tissu musculaire), l’hypothermie et les fractures. La fracture du col du fémur chez une personne âgée est lourde de conséquence, nécessitant une intervention chirurgicale et une hospitalisation prolongée. Suivie d’une période de rééducation, la perte d’autonomie est alors majeure.

Les conséquences psychologiques de la chute sont importantes. Marquées par l’appréhension, la peur de chuter à nouveau. Une personne âgée vivant seule, chutant à son domicile, sans capacité de se relever ou d’appeler à l’aide peut ainsi rester au sol toute la nuit et n’être secourue qu’au passage d’un professionnel, d’un voisin ou d’un membre de sa famille. Cette expérience est un véritable traumatisme psychologique. On parle du syndrome post-chute marqué par une démarche hésitante, une attitude en rétropulsion qui sont des facteurs favorisants une nouvelle chute. Un cercle vicieux s’installe alors avec un retentissant important sur l’autonomie de la personne âgée rendant alors son maintient à domicile difficile.

Les solutions

* La prévention avant tout :

- Pratiquer une activité physique régulière : travailler la proprioception, encadrement par un enseignant en activité physique adapté, recourir à la kinésithérapie pour l’apprentissage du relevé du sol et la rééducation des membres inférieurs, apprentissage de la marche avec une canne.

- Demander conseil à son médecin traitant : il peut détecter certaines fragilités ou signes avant-coureurs et orienter vers un spécialiste.

- Aménager son domicile :  salle de bain correctement équipée (barre d’appui, tapis anti-dérapant), un siège dans toute les pièces de la maison, un éclairage suffisant, supprimer les obstacles et objets encombrants (tapis, fils, meubles bas), installation d’un dispositif de téléalarme

- Avoir une alimentation saine et équilibrée : pour lutter contre l’obésité ou la dénutrition et la sarcopénie (carence en muscle)

- Faire appel à une aide humaine : recourir aux services d’une auxiliaire de vie, informer les voisins en cas de personne âgée vivant seule

- Dépister et corriger les troubles sensoriels : port de verres correctifs adaptés, appareillage auditif

* Trouver de l’aide :

- Des Centres d’Information et de Conseil en Aides Techniques (CICAT) accueillent les personnes âgées et leurs proches pour les accompagner dans leurs démarches d’aménagement domicile ou les renseigner sur les aides financières existantes.

- Les services du Département fournissent des aides financières et techniques dans le cadre de l’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA).

- Les mairies et leurs Centres Communaux d’Action Social (CCAS) proposent également d’accompagner et d’orienter les familles.

- Les organismes de services à la personne sont des acteurs majeurs du maintien de l’autonomie et ont également une expertise certaine dans l’accompagnement au domicile et la mise en lien avec les bons prestataires spécialisés dans la lutte contre la chute.

* Une réflexion nationale

Face à cette problématique et pour répondre à l’enjeu de santé publique majeur qu’elle représente, le ministre des Solidarités et de la Santé et la ministre déléguée chargée de l’Autonomie, ont lancé, en février 2022, un plan national triennal antichute des personnes âgées. L’objectif est de réduire les chutes mortelles ou entraînant une hospitalisation des personnes âgées de 20% en trois ans.

Il s’articule autour de 5 axes :

- Savoir repérer les risques de chutes et alerter 

- Aménager son logement pour éviter les risques de chutes

- Des aides techniques à la mobilité faites pour tous

- L’activité physique, meilleure arme antichute

- La téléassistance pour tous

Lé détail de ce plan national est disponible sur https://solidarites.gouv.fr/plan-antichute-des-personnes-agees

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